samedi 9 octobre 2010

Robe de marié de Pierre LEMAITRE


Cela faisait un bon bout de temps que je n'avais pas lu de thriller, au point que le dernier lu en date avait été une catastrophe : cela dit c'était une catastrophe tout court tant d'un point de vue intrigues que style littéraire, si je me souviens bien du titre c'était Sans un mot de Harlan Corben.
Je l'avais chroniqué dans Babélio à l'époque où ce blog n'existait pas mais j'ai renoncé à le transmettre ici par la suite.
Je me lance alors pour le roman de Pierre Lemaitre (livre qu'on m'a prêté).

Sophie est une jeune femme dont rien ne présageait qu'elle sombrerait dans une folie proche dans la démence, une vie sans histoires, un mari, un appartement à Paris, un métier dans lequel elle se réalise. Et brusquement tout bascule, peu à peu elle commence à perdre des objets, à ne plus se rappeler de ce qu'elle fait, elle perd peu à peu les pédales et son chemin se parchemine de cadavres sans qu'elle ait le moindre souvenir de les avoir tués. Toute la première partie du roman est axé sur elle, sur sa lente descente aux enfers, sa fuite en avant, la construction de sa nouvelle vie ....
La deuxième partie se focalise sur Franz, celui dont on va apprendre qu'il est la cause de tous ses tourments .. et ce qui m'a frappée c'est que le manque d'empathie que je ressentais envers Sophie durant tout le début du roman, s'est enfin révélé à travers les actions de son bourreau mental, lorsqu'on réalise peu à peu de quelle manière il a réussi, de façon monstrueuse, à la détruire. Probablement parce qu'on n'en revient pas qu'un individu, même psychopathe, puisse à ce point vouloir systématiquement briser quelqu'un ... tout en donnant l'illusion de vouloir prendre soin d'elle. Et surtout en restant comme spectateur de ce qu'il induit .... C'est plutôt intéressant comme façon d'appréhender la psychologie des personnages.
Cela commence très vite, le rythme est très soutenu, ce qui fait que l'on rentre très rapidement dans l'histoire. En dehors du manque de compassion pour Sophie, qui a été comblé par la suite, c'est presque le personnage monstrueux qui est le plus attachant. Et surtout les personnages ne sont pas positionnés dans leur rôle de victime, bourreau, les rôles vont même s'inverser à la fin.

Après je regrette avoir trop vite deviné qui allait devenir Franz dans la vie de Sophie, du coup l'intrigue en a pâti un peu. Néanmoins la fin ne démérite pas, le dénouement est même l'oeuvre d'un personnage totalement secondaire.
Je dirais que c'est un bon thriller de détente, rapidement lu, sans difficultés, une intrigue qui tient la route, mais néanmoins pas un livre dont on sort transformé ou bouleversé.
Maintenant, peut-être aussi que je n'accroche plus à ce genre littéraire ?

Pour en savoir plus
Ce livre a reçu plusieurs prix :
Le Prix des lectrices Confidentielles 2009 ; le Prix Goutte de Sang d'Encre, Vienne 2009 ; le Prix d'Encre lycéens, Vienne 2009 et le Prox du Polar de Montigny les Cormeilles 2009.

Une interview de l'auteur ici

Ailleurs
Moisson Noire ; Liratouva2


1 commentaire:

  1. Ah tiens un thriller ici ! Mes lectures de l'été préférée... Bon je n'ai pas lu Sans un Mot de Corben, mais d'autres.
    Je n'ai pas lu celui-ci (et pourquoi pas d'ailleurs), mais c'est possible aussi que tu n'aimes ce genre. Bon, il faut avouer que le plus souvent, c'est tout de même bien écrit, mais sous un style vraiment particulier, c'est vrai. Moi j'aime bien parce que ça le lit facile dans le métro entre Bergson et Aristote. Ah ouiiii, si tu nous faisais un billet philo endea ? :p

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